Résumé
Ce travail, à vocation méthodologique, est consacré à la présentation des variations de résultats qui peuvent intervenir dans les enquêtes à la suite de légères modifications dans la formulation des questions. Ces variations sont parfois minimes, relatives à des changements de la tournure de l'énoncé, de la consigne de la question ou même de substitution d'un mot par un synonyme. Pourtant, ces modifications à la marge génèrent parfois des écarts sensibles de résultats. Ce rapport en présente quelques exemples, puisés, à titre exploratoire, dans le système d'enquêtes sur les "Conditions de vie et les Aspirations des Français" du CRÉDOC.
Deux grandes catégories d'effets induits sont abordées : d'abord, celles qui concernent les différences intervenant dans les consignes de réponses offertes aux enquêtés : choix d'un format ouvert ou d'un format fermé, variation de l'échelle des réponses, indication ou non-indication à l'enquêté de la possibilité qui lui est offerte de s'abstenir de répondre. Ensuite, on compare quelques résultats obtenus selon qu'on utilise diverses formes de paraphrases lors d'un énoncé interrogatif : recours à des synonymes ou à des antonymes ("insécurité", versus "sécurité"), insertion de pronoms impliquant plus directement l'enquêté ("d'après vous"), apport d'informations complémentaires dans l'énoncé.
Les effets observés illustrent bien les difficultés du recueil des comportements et des opinions et les distorsions qui peuvent exister entre ce que mesure une enquête et l'objet que l'on entend mesurer.