Résumé
Ce travail a permis d'analyser, au moyen des enquêtes "Aspirations et Conditions de vie des Français", les liens entre le revenu du ménage et le revenu minimum déclaré. On a effectué, dans un premier temps, une étude transversale en cumulant plusieurs vagues d'enquêtes (1989-1990-1991) pour disposer d'effectifs suffisants. On a calculé ainsi des élasticités-revenus du seuil de pauvreté psychologique, ce qui a permis d'infirmer l'hypothèse de décroissance monotone de l'élasticité. On a pu notamment mettre en évidence l'existence d'une zone d'élasticité maximale au centre de la distribution des revenus, qui peut être interprétée comme l'expression de besoins de consommation importants.
Cette analyse sur les vagues d'enquêtes récentes a permis, en outre, de mieux cerner les différences entre les concepts subjectifs de subsistance physiologique et économique : ces vagues comportent en effet des questions, aussi bien sur les revenus minimums totaux que sur les revenus minimums alimentaires, pour lesquels l'élasticité-revenu s'avère être quasiment nulle. On prolongera éventuellement ce travail dans une phase ultérieure par une étude longitudinale sur plus longue période.