Résumé
Petit pays écologiquement privilégié parmi les pays de la Communauté Européenne, le Grand-Duché de Luxembourg l’est également sur le plan du niveau de vie de ses travailleurs y compris les travailleurs immigrés.
Il se caractérise par une grande unité sociale et l’absence d’antagonismes trop prononcés.
Ne connaissant ni les grandes richesses de quelques familles, ni les misères des classes ouvrières d’autres pays, il appartient dans sa totalité à la classe moyenne en voie d’embourgeoisement progressif.
Réservés, conservateurs et avides de sécurité, les autochtones sont lents à s’adapter à des situations nouvelles et à réagir devant des problèmes posés par l’imprévu, tels que celui des mal logés parmi les travailleurs immigrés.
Ils sont pourtant cosmopolites, orientés vers l’Europe unifiée et ayant un potentiel d’assimilation élevé.
Les syndicats ouvriers ont mis longtemps à se rendre compte de la présence massive de l’élément étranger qui, finalement, constitue les deux tiers de l’effectif ouvrier manuel.
Si les dirigeants syndicalistes viennent d’opter pour une politique ouverte d’accueil au cours des dernières années, il n’est pas dit qu'ils seront suivis à cent pour cent par la base en cas d’une crise économique grave et prolongée.
Terre d’émigration il y a cent ans encore, le Grand-Duché de Luxembourg s’est changé du jour au lendemain en terre d’immigration, à la suite de l’essor foudroyant de l’industrie sidérurgique vers la fin du siècle dernier.