Sensibilité à l’environnement, action publique et fiscalité environnementale : l’opinion des Français en 2024 Rapport

Hélène Blake

Sourcing Crédoc N°Sou2024-4993

Résumé

Cette note de synthèse présente les résultats des questions insérées par l’ADEME dans le dispositif d’enquête « Conditions de vie et aspirations » du CREDOC. L’enquête a été menée du 20 décembre 2023 au 15 janvier 2024. Des points de comparaison avec les enquêtes précédentes ont été établis et certaines comparaisons longitudinales remontent en historique jusque dans les années 1980/1990. Malgré une baisse de l’inflation durant l’année 2023, ses effets se ressentent toujours début 2024, se traduisant par un sentiment de vulnérabilité largement partagé au sein de la population. Les Français sont également de plus en plus préoccupés par les problèmes de sécurité, d’immigration et de pauvreté, qui devancent les préoccupations environnementales. La population est pourtant profondément consciente des enjeux environnementaux, de la responsabilité de l’effet de serre et du facteur humain dans les catastrophes climatiques mais aussi de l’impact de la perte de biodiversité. Ils continuent à soutenir très largement (82 %) une mobilisation de moyens pour lutter contre le réchauffement climatique semblable à ceux déployés pour lutter contre la crise du Covid19. Ces attentes fortes pour l’environnement s’accompagnent d’un important désir de changement sociétal – 82 % estiment que la société doit se transformer profondément. Pour autant, les moyens concrets de mobilisation des ressources ne font pas consensus. Le consentement à l’impôt reste fragile, malgré une forte progression par rapport à 2023 : 44 % des Français rejettent a priori l’idée d’une hausse de leurs impôts, quel que soit son domaine d’affectation (-9 points par rapport à 2023). Et pour les Français qui ne s’opposent pas à une hausse de leur contribution, l’environnement semble moins prioritaire que la santé, l’éducation et la recherche, ou la vieillesse et les retraites. Dans ce contexte, la fiscalité environnementale ne rencontre qu’un soutien modéré. De prime abord, seuls 21 % des Français seraient prêts à payer plus de taxes pour financer la défense de l’environnement et 18 % à payer une taxe sur les carburants pour lutter contre le changement climatique. Si on observe un léger rebond de ces taux après la baisse en 2023 (+ 5 points pour la taxe carbone, retrouvant le niveau de 2022), leur niveau reste inférieur à celui observé après la crise des gilets jaunes (21% en 2020). 


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